Moncef Slaoui, chercheur de renommée mondiale dans le domaine des vaccins, a quitté son pays natal à l’âge de 17 ans pour faire médecine en France. Manque de bol, il rate son inscription à l’université qu’il avait choisie. En réalité, il ne savait pas qu’il fallait d’abord passer par une préinscription !…
C’est ainsi qu’il se retrouve en Belgique. Il ne voulait y rester qu’un an, mais il y passera 27 ans. Finalement, il opte pour des études en biologie, qui seront couronnées par un doctorat en immunologie !…
Lorsque en 1986 Moncef Slaoui est revenu de Belgique au Maroc avec son doctorat en poche et une grande motivation dans la tête, avec la ferme intention d’apporter de la valeur ajoutée à son pays d’origine, il a eu pour le moins que l’on puisse dire « une petite expérience » assez décevante avec les universités marocaines :
En effet, supposé donner une présentation à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, sa présentation, précédemment approuvée et programmée par un membre de la faculté pour une date précise, a été annulée sans aucune raison valable. Ensuite, se tournant cette fois-ci, vers la faculté de médecine de Casablanca, sa demande est restée elle aussi sans réponse !…
Ainsi Moncef Slaoui n’a jamais eu l’occasion de transmettre son expertise au Maroc. Cela causera évidement une grande déception pour le jeune docteur qui avait vraiment envie de partager son savoir dans son pays d’origine !…
Dès lors, avec sa future épouse, virologiste, il choisit de partir aux États-Unis, où il passe deux ans, pour un post-doctorat à Harvard !…
À la découverte du Sida, des « chasseurs de compétences » lui proposent d’intégrer une société de vaccins en Belgique, SmithKline-Rit, qui deviendra GlaxoSmithKline !…
Moncef Slaoui atterrit ainsi par hasard à GSK où il est embauché comme conseiller en immunologie : «J’ai toujours eu pour idée d’entreprendre des choses qui pourraient impacter le monde. A GSK, j’ai tout de suite compris que le contexte de l’entreprise me permettrait d’y arriver, bien plus que le milieu académique», confie-t-il.
En 15 ans, il sera directement impliqué dans la découverte de la majorité des vaccins de GSK (malaria, cancer du col de l’utérus, rotavirus, pneumocoques,…etc) !…
À partir de 2003, il devient responsable du développement du géant pharmaceutique. Et trois ans plus tard, il intègre le conseil d’administration pour devenir numéro 2 du groupe !…
Entre 2011 et 2016, GSK produit 24 nouveaux médicaments. «Chaque année, nous avons enregistré le plus grand nombre de médicaments et de vaccins approuvés par la Food and Drug Administration américaine, FDA», relève fièrement Moncef Slaoui !…